Commençons par la fin. Et cette reprise hallucinée du Ricky’s hands de Fad Gadget. Production cheap et dansante, volontairement, pour rappeler ce grand souvenir new wave autant que pour clore d’un clin d’œil narquois un album, dont la muse semble être une nouvelle fois Donald Trump.
Car Hopium For The Masses prend assez clairement la suite d’Amerikkkant, publié pendant le mandat du président orange. Avec 6 chansons totalement Ministry, dans cette volonté de coller des sons, les passer à la moulinette indus, et les saupoudrer de metal, comme un vendeur de tacos saupoudre allègrement votre nacho de fromage.
Il y a d’ailleurs quelque chose d’étrange, d’aussi beau qu’effrayant à imaginer Al Jourgensen comme conscience d’une Amérique qui va mal. Lui, l’immigré cubain, qui a testé tout ce qui existe de drogues diverses et variées. L’homme qui est revenu de la mort quelques fois. L’imaginer en observateur aussi avisé d’un pays, les Etats Unis, qui sombre dans les péchés libérés par Pandore.
Musicalement, le cahier des charges est une nouvelle fois parfaitement rempli. Entre punk/hardcore sur fond industriel (TV song 1/6 edition), gros collages sonores (Just Stop Oil) et metal indus bien lourd, Ministry fait du Ministry. Et du très bon Ministry. Ce qui laisse songeur, quand Al Jourgensen explique et répète qu’il s’agit très certainement de l’ultime album du groupe.
Et à l’image de Amerikkkant, Ministry nous lâche, comme ça, un morceau très Alice Cooper meets Brodway, le très chouette Cult of suffering.
La possibilité d’un nouveau Ministry serait donc maigre. Et quand on voit à quel point Donald Trump mobilise l’imagination créative d’Al Jourgensen, on aimerait presque qu’il soit réélu. Juste pour nous offrir encore un rad d’grand Ministry. Pour le reste…
Le site officiel de Ministry
Retour sur Moral Hygiene, le précédent album, là