Débarqué en 2017, Idles sort déjà son troisième album, avec cet Ultra Mono qui emprunte une nouvelle fois autant au punk et au hardcore qu’à la no wave new-yorkaise des 80s, mais remise au goût du jour. Le groupe attaque fort dès l’inaugural et bien nommé War, mais avec un son très ample, et une voix qui plane au-dessus du tempo très rapide. Si l’on peut par moment imaginer l’une ou l’autre influence (Stooges, notamment, ou Hüsker Dü), on s’aperçoit surtout qu’Idles trace avant tout son propre sillon. Celui d’un rock engagé, furieux, mais bien plus large que le seul spectre punk. Les mouvements stoner et art rock accompagnent l’effort des Britanniques. Pour autant, c’est bel et bien toujours la hargne qui est le moteur premier d’Idles, dont les performances scéniques ont semble-t-il enflammé pas mal de monde.
Le groupe joue aussi l’humour (l’intro piano doucereuse de Kill them with kindness) ou le post-punk pas si loin d’un Sleaford Mods (Model Village) qui emprunte aussi à la chanson-débile Pen Apple Pineapple Pen de Pikotaro.
Idles poursuit son ascension, sans véritable concurrent dans son segment, c’est un fait, mais avec une abnégation et une envie qui font réellement plaisir à voir !