Il y a les réformations que l’on espère. Il y a les réformations que l’on redoute. Et il y a celles qu’on n’attend plus. C’est le cas du duo suédois Misery Loves Co. On les a quittés il y a près de 20 ans avec l’extraordinaire Your vision was never mine to share. On les retrouve, avec un peu de surprise aux commandes de ce Zero.
Et comme on retrouve un vieux copain qu’on n’avait pas vu depuis 20 ans, ici aussi les choses reprennent comme si rien ne s’était passé. MLC propose toujours ce cocktail détonant de gros metal, de sonorités indus et d’électro parfois dansante (….. ) . Un cocktail que d’autres ont tenté et continuent d’essayer. Mais que MLC est parmi les rares à réussir avec autant de brio et de précision.
Tout dans Zero sonne juste, la bonne note au bon moment. L’amateur de gros metal y trouvera guitares tranchantes et chant bien grave, celui qui aime NIN ou Marilyn Manson y trouvera, lui, le chainon manquant entre les phases les plus violentes des deux groupes (….. ).
Cherry on the cake : cette reprise, ou plutôt ré-interprétation du Only Happy When It Rains de Garbage, très inattendue tant dans l’intention que dans le résultat.
Rien n’est à jeter dans un album que l’on n’espérait plus par un groupe que l’on n’attendait plus. On tient là l’un des meilleurs albums de la très large galaxie indus depuis un paquet de temps, tant dans sa réalisation que dans sa composition, là où tant de clones de Trent Reznor se contentent de refourguer leur version d’une formule si souvent répétée et, disons-le tout de go, fourvoyée.