Mine de rien, The Ultra Vivid Lament n’est que le deuxième album du trio gallois à atteindre la première place des Charts britanniques, lui qui est déjà leur 14e album. Leur précédent numéro un était This is my truth, tell me yours (1998).
Album d’un certain retour aux sources, The Ultra Vivid Lament reprend les recettes déjà éprouvées par les Manic Street Preachers, entre pop et rock, avec des paroles fortes et engagées. Pour peu, on retrouverait dans ce nouveau disque une suite parfaite de Know your enemy (2001). Piano groovy (Orwellian), arrangements pop 90s, la voix de J.D. Bradfield toujours aussi expressive, les Manic Street Preachers invitent à nouveau sur cet album. Et c’est Julia Cumming (Sunflower Bean) qui prend la suite de Bin Persson( Cardigans), The Anchoress et quelques autres. Sur The Secret that he missed, le piano s’envole même façon ABBA/Waterloo, comme une sorte de clin d’oeil. Il y a aussi ce duo plus inattendu avec le loner Mark Lanegan (Blank diary entry) aux tonalités plus folk, et dont la voix râpée à l’émeri tranche de façon assez magnifique avec celle de Bradfield.
The Ultra Vivid Lament ne réinvente pas le style des Manic Street Preachers, mais se positionne pour eux comme le bon album au bon moment, signe aussi et surtout d’un groupe qui n’a pas bougé depuis ses débuts (hors la disparition toujours inexpliquée du guitariste Richey Edwards depuis 25 ans), alors qu’il fêtera l’an prochain les 30 ans de son premier album, Generation Terrorists.