Désapprendre. Titre et mantra de Walt Disco, groupe de Glasgow qui, à l’instar de nombreux artistes ces dernières années souhaite remettre au goût du jour la musique 80s. Mais ici, c’est la musique typée new romantics, entre hommage et pastiche. Tout y est généreusement exagéré. Et l’on y baigne entre Bowie (pour la folie et parfois certaines intonations vocales), Marc Almond ou Depeche Mode première époque. Il y a une folie baroque incontrôlable à chaque chanson. Dès l’intro Weightless, on est plongé dans un club interlope. Dans un endroit qui inspirerait autant Lynch que Cronenberg. On ne sait jamais s’il faut se réjouir ou avoir peur.
Et puis Walt Disco a la capacité de pondre un hit définitif : How cool are you. A base de La-la-la-la venus d’un cirque bizarre et de voix sur-affectée, gageons que la chanson pourra rapidement venir hanter les soirées d’hiver (et pourquoi seulement d’hiver ?).
C’est cette exubérance à tous les étages qui rend la démarche de Walt Disco si particulière. Avec cet interlude surprenant, ce morceau instrumental à la limite de l’indus (The costume change). Qui ouvre l’un des moments de grâce de l’album, Those kept close, sur lequel la voix de James Potter prend ses quartiers les plus bowiesques, quoi que dans la grandiloquence et l’exagération.
La démarche de Walt Disco, et dans une moindre mesure sa musique, rappellent l’OVNI Scissor Sisters il y a une grosse quinzaine d’années. Un groupe capable de mettre d’accord les gothics et les clubbers. Pas un mince exploit.
Le bandcamp du groupe ici
Et la scène de Glasgow en 2022, c’est aussi Gentle Sinners