Il y a, vu de France, quelque chose de mystérieux et intriguant à écouter ou voir autant d’artistes irlandais ou écossais proposer de nouvelles chansons dans leur musique la plus traditionnelle sans que cela ne paraisse passéiste.
C’est le cas, ici, de Lankum. Le groupe originaire de Dublin propose son troisième album sous le nom de Lankum. Les deux premiers ont été présentés sous le nom de Lynched. Et l’occasion pour eux de rendre hommage à John Reilly. Auquel ils ont emprunté le titre d’une chanson (False Lankum) pour créer leur nouveau nom de groupe.
La musique, elle, est aux accents et aux sons de l’Irlande. Cette musique est tour à tour mystérieuse et mystique (Go dig my brave), mélancolique (un paquet de chansons, parmi lesquelles Clear away in the morning). Ou plus dansante. Encore que… Master Crowley’s débute bien ainsi. Mais rapidement des rythmiques martiales, lourdes, inquiétantes, viennent troubler tout ça. La fête, l’envie de taper du pied, on la retrouve tout de même, mais toujours avec cette mélancolie celtique (The New York Trader).
Et c’est cette dimension mystique qui fait le charme indéfinissable et intemporel de False Lankum.
A l’issue de l’écoute de False Lankum, on est encore plus intrigué. Par cette propension naturelle, quasiment dans leur ADN, des Irlandais à poursuivre dans la voie d’une musique folk traditionnelle, sans tomber dans le kitsch.
Mais, au contraire, à toujours innover dans le propos, à toujours être en contact et en lien direct avec son temps. Comme ici, à laisser imaginer l’auditeur que la musique folk peut se noircir à des sonorités drones. Comme si Sunn O)) planait au-dessus du Conemara ou de la Chaussée des Géants. Troublant.
Le site officiel de Lankum
Du celtique irlandais au celtique irlandais, il n’y a qu’un click !