S’il n’y avait qu’un album à écouter cette année, ce serait The Beggar. Pas qu’il soit le meilleur album de l’année, sans en être bien loin cependant. Mais parce qu’entre sa durée (plus de deux heures au total) et les recoins qu’il crée morceau après morceau, ce nouveau disque des Swans est d’une richesse incroyable.
Impossible en quelques lignes seulement de disséquer un tel objet. On pourra simplement rappeler que Michael Gira et les siens proposent une définition bien personnelle de la musique, voire du terme même de chanson. Et que cet univers est en fait la déclinaison musicale d’une forme de récit qui aurait aussi pu être pictural. Quelque part entre l’impressionnisme et le cri de Munch. Quelque part ailleurs. Dans un monde parallèle où la K-Pop et la variété facile auraient été bannies depuis bien longtemps. Un monde dans lequel seule compterait l’émotion pure, plutôt que le plaisir immédiat de la musique.
Inclassables, les Swans l’ont toujours été. The Beggar poursuit ce chemin. Car on ne sait toujours pas, finalement, ce que font les Swans, à part de la musique, et de la bonne musique. Mais est-ce du rock ? Du metal ? De l’indus ? De la folk ? De la musique post-contemporaine ? Et si ce n’était pas finalement ce dernier qualificatif qui siérait le mieux à la musique des Swans, difficile d’accès à la fois pour les oreilles martyrisées à l’Obispo et pour celles bien élevées au classique ou au jazz…
Le BandCamp officiel des Swans est ici
L’occasion de (re)découvrir Jarboe, l’ancienne chanteuse du groupe.