Vince Clarke publie son premier album solo. Il serait temps, serait-on tenté de dire. Puisqu’évidemment notre homme est tout sauf un inconnu. Membre fondateur de Depeche Mode, principal architecte de leur premier album (oui, le Just can’t get enough, c’est lui. Le vrai. L’unique). Puis Yazoo. Puis bien sûr Erasure, dont il est le principal compositeur.
Avec Clarke, c’est donc de la musique qui fait bouger, qui fait danser. Qui… eh bien non. Songs of silence est un album contemplatif. Fait de 10 pistes qui se rapprocheront plus du travail d’un Jean-Michel Jarre. Les deux hommes ont d’ailleurs collaboré sur un album du Français en 2015. Débutant par la déroutante Cathedral, Songs of silence est un disque d’ambiance. Un disque à écouter seul au casque. Car il se ressent, finalement, plus qu’il ne s’écoute. Les oreilles, ici, retrouvent leur rôle d’outil pour entendre et écouter. Le coeur et l’âme, eux, entendront.
C’est son qui nous emmène au choix vers des terres brûlées et minérales, comme peut l’être une partie de l’Islande. Ou dans un voyage intérieur et aquatique. Ou peut-être un futur dystopique.
Une chose est sûre, Songs of Silence invite clairement à l’introspection. Et nous fait retrouver ces musiques synthétiques – un peu proustiennes – qui ont bercé nombre de jeunesses dans les années 70 et 80.
Les quelques choeurs qui apparaissent ici ou là (Passage) n’ont pas de message, les voix étant utilisées aussi comme instruments. Vince Clarke livre ainsi un disque très intime, et même intimiste. Une oeuvre où l’on sent que chaque note est posée avec une infinie précaution. Comme pour souligner encore plus la fragilité de sa musique. Et sa beauté, qui ne reflète finalement pas autre chose qu’un sentiment de pureté.
Ce sentiment, il s’exprime dès le titre de l’album : Songs of silence. Le seul titre d’album que n’a pas choisi U2, qui a commis les affreux Songs of innocence, puis Songs of experience. Et dont nombre de mélomanes rêvent d’un songs of silence. Qui ne sera jamais aussi beau que celui de Vince Clarke.
Pas de site officiel pour Vince Clarke, mais toutes les infos sur cet album sont disponible sur le site d‘Erasure !
Et puisqu’on évoquait Depeche Mode… c’est ici