Fascination. Cette interprétation du In C de Terry Riley par le trio suisse est fascinante. Adapter le morceau iconique de l’un des pères de la musique minimaliste pour lui offrir un côté plus rock était une gageure. Le résultat n’en est que plus beau.
The Young Gods ont toujours eu une approche très respectueuse de la musique. En témoigne leur album Play Kurt Weill (1991) rendant hommage au compositeur allemand. Ici, ils ont décidé de s’attaquer à la musique minimaliste, domaine dans lequel le chanteur du groupe, Franz Treichler avait déjà oeuvré en solo (Braindance / 2001).
Ici, sur In C, la nouvelle instrumentation, entre rock et électro, fait mouche. Elle apporte à coups de sonorités gamelans et de bip et de loops électro une fraicheur inattendue à l’oeuvre. Et ouvre de nouveaux espaces. A ce titre, In C part.I gagne ici terriblement en tension, par rapport à l’œuvre originelle.
C’est d’ailleurs le grand succès de Play Terry Riley In C : créer un pont aussi logique d’inattendu entre deux mondes d’auditeurs, ceux venus du rock et de l’indus et ceux venus de la musique contemporaine. Pour leur apprendre, à certains, leur rappeler à la majorité (espérons) que la musique n’est qu’émotion, quel qu’en soit le vecteur.
Il y a donc un côté aussi pédagogique que ludique à écouter cette nouvelle interprétation de In C. Un côté déstructurant aussi. Et surtout l’émotion à laquelle aboutit un cheminement dans l’Art. Quand l’artistique et l’artisanal se conjuguent. Quand la beauté prend toute sa signification kantienne « pas la représentation d’une belle chose, mais la belle représentation d’une chose ».
Play Terry Riley In C est une nouvelle expérience fantastique menée par The Young Gods !
Le site des Young Gods ici
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