Mine de rien, Arctic Monkeys fête cette année les 20 ans de sa formation. Ca c’est pour le coup de vieux. Musicalement, le groupe britannique enfonce la voie ouverte sur son précédent album, Tranquility Hotel Base And Casino, qui ne nous avait pas convaincu.
Et pour cause, ce revirement vers une musique plus calme, moins foncièrement rock avait dérouté. Mais on le sentait pas suffisamment affirmé pour y croire. Or, The Car poursuit ce virage, faisant passer son prédécesseur pour une sorte de brouillon, de draft, de premier jet.
Pour arriver donc à The Car, qui se rapproche par ses ambiances 70s de ce qu’Alex Turner, leader du groupe, a pu proposer avec son projet parallèle, The Last Shadow Puppets, le temps de deux albums. Soit une musique faussement calme, où les cordes apportent une profondeur de champ assez inédites à des compositions gracieuses au possible.
Langueur et mélancolie sont les deux maîtres-mots de ce nouvel album qui risque de devenir un classique, si ce n’est du groupe, au moins de cette pop ouatée.
Arctic Monkeys prend ainsi le virage d’une musique plus adulte, basée encore plus qu’avant sur le songwriting et la culture musicale. Effets funk (I ain’t quite what I think I am), ambitions planantes (Sculptures of anything goes), le groupe fait exploser son passé à guitares. Comme pour mieux se réinventer, un peu à l’instar de Radiohead qui avait tourné le dos au rock après Ok Computer!
Ici, rien à jeter. Au contraire. Arctic Monkeys parvient à cette fusion que ne renierait pas M. Flamel : allier la force de la mélodie à la création d’une ambiance générale feutrée, douce, belle.
Peut-être l’album de la raison – mais on ne le leur souhaite pas-, certainement l’album du tournant pour Arctic Monkeys. Encore plus, comme évoqué plus haut que sur Tranquility Hotel Base And Casino.
The Car est un album qui prendra de la valeur avec les ans, tant il semble riche.
Traçant son propre chemin, Arctic Monkeys se place encore un peu plus comme un groupe à part. Au-dessus de la mêlée. Un groupe unique en sa génération : le terme avait été accolé dès le premier album. Question marketing à l’époque. Qui prend encore plus son sens le plus noble aujourd’hui.
Le site du groupe ici
Arctic Monkeys prend toute sa puissance en live