Il y a quelques mois, un très intéressant article démontrait que la musique extrême se répandait de façon insidieuse sous une forme renouvelée, arty, dans des genres très éloignés de son socle de base. Le journaliste évoquait notamment la chanteuse Myrkur, top model dont le style emprunte autant au rock qu’au black metal, ou la chanteuse Chelsea Wolfe.
Nouvel exemple avec la publication en ce début d’année de I disagree, son troisième album, à la croisée de chemins qu’on n’aurait pas imaginés si proches. Imaginez une soirée où Kylie Minogue se mettrait à revisiter des mélodies sixties (Asphalte) avec un backing band mené par Devin Townsend. Ou bien Gwen Stefani quittant ses Harajuku Girls pour jouer avec Marilyn Manson ou Trent Reznor, ou bien s’amuser à tenter un revival Neo metal (Scary Mask). Ou enfin, Kate Bush qui s’offrirait un bon gros kiffe avec Andrew W.K. !
La jeune artiste donne un bon gros coup de pied dans la fourmilière en mode « maintenant ce sont les jolies princesses dans leurs jolies robes qui tabassent les dragons» ! Y’a du #metoo qui est passé par là. Du Daeneris aussi. Et surtout, cette volonté candide encore intacte chez certains artistes de se servir de ce qui existe pour le tortiller, le mélanger, le transformer.
Le résultat est surprenant : survitaminé, metal et pop, sombre et coloré, comme doit l’être finalement une boisson gazeuse bien fraîche : ça gratte autant que ça fait du bien.
Que l’année se poursuive avec des petites perles de ce genre et 2020 sera chouette pour la musique !