Aleeeeeeeerte, y’a une voix sur un album de Mogwai ! Bon, pas longtemps, mais comme c’est ce qu’on entend en premier, ben ça choque !
La suite, elle est plus habituelle pour le groupe écossais, qui s’est fait le spécialiste depuis plus de 20 ans de ces musiques à ambiances, souvent mélancoliques, piochant autant dans le jazz que le rock, le prog, l’alternatif. C’est ce mélange de genres a priori si éloignés qui est à l’origine de tout, et prend sens note après note.
10 titres composent As the love continues, avec un virage electro parfois un peu plus affirmé que par le passé (Here we, here we, here we go forever). Onirique en plein, cet album n’échappe pas à la règle qui prévaut à toute écoute d’un disque de Mogwai : ce n’est pas en une seule fois qu’on réussira à tout comprendre, tant il y a ici de richesse mélodique, harmonique, expérimentale, mais surtout si organique, si naturelle. Keith Richards disait ne pas composer de chanson mais cueillir celles qui tombent d’un arbre magique. On a le sentiment que c’est un peu pareil pour Mogwai : ces petits génies ne composent pas leurs chansons, ils interprètent juste à leur manière des musiques qui leur arrivent régulièrement d’ailleurs, certainement des étoiles. Ne pas chroniquer As the love continues aurait été une faute. En révéler plus, au risque de se tromper ou ne pas bien se faire comprendre en serait une autre. Ecouter, si possible seul et au casque, pour saisir l’ampleur de cet album, est la seule chose à faire. Alors, chut, taisons-nous et laissons jouer la musique.
