Gary Numan revient, 4 ans après Savage (Songs of a broken world) et cet Intruder poursuit la quête du musicien britannique, dans un monde finalement connu de lui seul, plus tout à fait new wave, pas vraiment tout électro, mais pas non plus totalement indus. Un croisement dans le désert, où les trois cheminent, avec une influence à nouveau world (Betrayed, chanson d’ouverture, The Gift), comme pour mieux marquer le lien avec son dernier album en date.
Gary Numan trace ainsi son chemin, à l’écart de routes rock et électro qu’il a pourtant contribué à créer et développer dans les années 80, avec Depeche Mode, notamment.
Intruder est un nouvel exercice abouti pour son créateur, qui y dévoile une part plus intime de sa personnalité, à travers quelques unes des 13 chansons que comporte l’album (Is this world not enough). Surtout, il y confirme le rebond de créativité entamé lors des années 2010, sur ses deux derniers albums. La musique se veut ici aussi planante que prenante et même parfois glaçante.
Et puis, il y a toujours cette voix, jamais totalement assurée, si souvent cassée, fêlée, finalement assez théâtrale. C’est évidemment l’arme absolue de Gary Numan. Mais une voix qui n’a pas tant changé en plus de 40 ans de carrière. Peut-être s’est-elle simplement un peu adoucie ?
Le romantisme l’emporte sur la furie (A Black Sun), et une composition quasi exclusive sur clavier renforce cette touche, qui fait de Gary Numan plus que jamais l’un des très grands noms de ce genre si protéiforme qu’est le rock gothique.