Le prix 2023 du minimalisme de la titraille revient à Will Haven. Le groupe californien a sobrement intitulé son septième album VII. Une sobriété qui s’efface dès les premières notes de l’énervé Luna. Sur lequel on retrouve immédiatement ce qui fait le succès du groupe depuis bientôt 30 ans. Un énervement hardcore, une énergie noise. Une sensibilité pop, aussi. Car on l’oublie trop souvent chez Will Haven.
Sans laisser croire un instant qu’il peut y avoir un peu de douceur dans le propos du groupe, on peut affirmer cette sensibilité pop. Qui transparaît sur la construction des chansons. Sur les changements de rythme (génial 5 of fire). Sur une durée des chansons finalement radio friendly.
Mais les gars de Sacramento sont surtout là pour hurler, pour growler. Avec une approche musicale qui n’est pas sans rappeler, par ses cassures de rythme, le free jazz. Sur un For all future time, ne manque qu’un saxophone pour en faire un morceau jazzcore absolu. D’autant plus que le groupe y prend des airs pattoniens en plein. On n’est pas loin, par moments, d’un Dead Cross. Voire, par moments, d’un Mister Bungle à qui on aurait volé sa dernière frite McDo. Donc, vénère, quoi.
Une nouvelle fois, Will Haven réussit un pari, une équation quasi impossible sur VII : faire une musique violente, même brutale, mais qui est très loin d’un simple bruit inaudible. La lourdeur de l’ensemble et les quelques nappes de synthés pour créer un peu de relief, ont un effet assez dingue sur les chansons (Evolution of a man).
Le BandCamp officiel de Will Haven
More hardcore ?