Mieux que le bon vin, Elbow vieillit en s’affinant, album après album. Et à l’écoute de cet Audio Vertigo, on n’ose même pas imaginer le prochain disque des Mancuniens. Entre sonorités 70s (Things I’v been telling myself for years, Her to Earth), chanson qui convoque le meilleur de Peter Gabriel (Balu), et autres trouvailles, nous ne sommes pas loin, ici, de la perfection.
Elbow signe avec Audio Vertigo le dixième album d’une carrière en tous points réussis. Avec, comme toujours, des chansons accrocheuses, quelques hits potentiels (Balu, Lover’s Leap). Mais surtout, une volonté de se réinventer, album après album.
Audio Vertigo semble cependant encore plus touché par la grâce que ses prédécesseurs. Peut-être par son approche plus large du spectre musical ? Peut-être par une ouverture à de nouvelles sonorités ?
C’en est presque le moment d’ouvrir ici un débat, déjà ouvert ailleurs. Elbow doit-il être classé parmi les groupes de rock progressif ? Tant il est vrai qu’il y a ici de nombreux éléments qui tendraient à le prouver. Déjà, la volonté de créer, et de ne pas répéter ab libidem une même formule. Ensuite, la composition des morceaux, qui sort des canons habituels du rock. Puis une familiarité, par moments, avec la démarche d’un Radiohead, principal représentant de cette nouvelle tendance du rock prog.
Mais au-delà d’un débat qui pourrait animer une bonne soirée entre copains, il faut simplement reconnaitre à Elbow un talent rare. Un talent qui place le groupe très au-dessus de la mêlée pop-rock actuelle. Qui en fait presque un groupe « intello ». Mais surtout un groupe dont on écoute chaque nouvel album avec surprise et émotion. Et c’est là le plus grand compliment qui peut être fait à un artiste.
Le site officiel d’Elbow
Et pour retrouver le groupe sur Myskeuds