Il y a dix ans, les réseaux sociaux étaient embryonnaires. Mais l’utilisation de cette alors-nouveauté n’avait pas échappé à certains, à commencer par Radiohead ou Nine Inch Nails. Trent Reznor cachait des clés USB dans les toilettes de certaines salles de concerts, contenant de l’inédit de son groupe. Il faisait aussi réaliser un DVD de sa tournée en fournissant des caméscopes HD au public, etc.
Et puis, une rumeur est arrivée, entretenue notamment par l’intéressé. Celle d’un album dans lequel il collaborerait avec les plus grandes stars : Jay Z, Bono, Chris Martin, etc. L’album devait s’intituler Strobe Light.
La blague a circulé, en a fait rire certains. Inquiété d’autres. Puis elle est repartie, revenue, au gré des méandres du web.
Jusqu’à la surprise, il y a quelques jours, de découvrir Strobe Light, pour de vrai !
On appuie alors sur Play avec appréhension, excitation et aussi, il faut bien l’avouer, un peu de circonspection.
Qu’en ressort-il ? Déjà, que Strobe Light est clairement un album de NIN. Ensuite, que la blague, puisque c’en est une, est de très bon goût. Trent Reznor reprend les chansons de son groupe, les déforme, les remodèle en y ajoutant des simples extraits des compositions de ses « invités ». Everybody’s doing it contient quelques grammes de Beautiful Day de U2, avec un soupçon de Coldplay et un assaisonnement de Jay Z quand Pussygrinder est un mash up entre Closer et All I Wanna Do (Sheryl Crow). Et l’album se décline ainsi, rappelant les déjà 30 ans de carrière de NIN, et quelques titres pop qui ont aussi marqué plus ou moins leur époque. Coffin On The Dancefloor (gros reboot de Copy of A), et tant d’autres titres sont ainsi revisités, remodelés. Jusqu’à Still Hurts, véritable duo avec Alicia Keys, revisitant Hurt, la chanson popularisé par sa première reprise, par Johnny Cash, himself, dont ce fut le dernier single. Rien que cette chanson vaudra à NIN une place au panthéon du rock. Cette reprise lui donnera encore plus de consistance.
www.nin.com