Un nouvel album d’ACDC, surtout en une année 2020 si bizarre, c’est un peu comme une balise inespérée dans un océan d’incertitude. Et la certitude, musicalement, ACDC la connaît, c’est même une vanne redondante des quelques anti- ACDC « toujours la même chose »…
Et encore une fois, c’est à la fois vrai et faux. Mais remontons déjà le temps, quand il y a quelques années Brian Johnson a été sommé par le corps médical de s’économiser, remplacé par Axl Rose en tournée. Sans oublier la disparition tragique de Malcolm Young.
Et là, tout d’un coup débarque Pwr/Up avec le retour de Brian Johnson, mais aussi ceux de Phil Rudd et Cliff Williams. Ce qui confère d’ailleurs une aura assez particulière à Pwr/up, dans lequel on plonge plus que jamais en territoire connu. Et c’est là que ce cru 2020 d’ACDC devient passionnant. Car sous le vernis de l’habitude se cachent quelques troublantes aspérités, qui soient nous rappellent le passé le plus glorieux du groupe (Through the mists of time), soit au contraire démontrent que les Australo-Ecossais sont totalement en phase avec leur époque (No man’s land), sans oublier l’une ou l’autre référence à Black Sabbath (Demon fire).
ACDC signe un album encore inespéré il y a quelques années, voire quelques mois. Qui montre un groupe qui tout en restant dans son cocon de boogie-hard-rock a su s’adapter à l’inexorable avancée de l’âge. A l’image d’un Federer pour le tennis, d’un Ibrahimovic pour le foot, ACDC a réussi dans son domaine, le rock, a changer son jeu pour en conserver à la fois l’authenticité et la performance mais en admettant que l’âge est là, et qu’il faut faire avec. Il y a tout de la puissance patrimoniale dans Pwr/up. Ce qui rend cet album encore plus excitant !
