Parmi les groupes dont on n’attendait plus grand chose, Tears For Fears apparaît en tête de liste. Le groupe britannique n’avait plus rien sorti depuis 18 ans et ce Everybody loves a happy ending, qui semblait clore le chapitre, avec le retour de Curt Smith, parti alors depuis près de 15 ans.
Mais en cette année 2022, Tears For Fears est de retour, avec le duo Smith/Orzabal. Et la magie opère. Peut-être encore plus qu’avant. Dès les premières notes de No Small Thing, qui débute en americana pour se muer en chanson de marin, avec l’apparition de cet accordéon, Tears For Fears crée un univers, un écrin de beauté pour ce qui suivra.
Surtout, à l’ère d’une musique dont l’intérêt se limite à l’immédiat, Tears For Fears propose avec The Tipping Point un bouleversant disque. Rappelant (il le fallait, semble-t-il) qu’à une époque finalement pas si lointaine, les artistes créaient, innovaient, imaginaient. Là où trop souvent ils se contentent aujourd’hui de copier quelques recettes trop connues. The Tipping Point apparait dès lors comme un album presque hors du temps, hors en tous cas de ce qu’on entend tous les jours. Et surtout, au-dessus de cette mêlée assez indigeste.
Ici, tout n’est qu’orfèvrerie, tant dans la composition, les arrangements que l’interprétation. Le partage du chant entre Curt Smith et Roland Orzabal semble n’avoir jamais été aussi fluide. Les orchestrations renforcent la puissance émotive de chaque chanson. Long, long, long time, l’un des sommets pop, pas seulement de l’album mais des dernières années, la douceur de Rivers of mercy.
Tears For Fears publie avec The Tipping Point un album magnifique en tous points. L’un de ces disques qui nous permettent de garder la foi en la musique. 2022 semble être l’année du retour à l’âge béni des 80s…
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