On connaissait les reprises. On connaissait les samples. On connaissait même les auto-plagiats (coucou Renaud ou Manu Chao).
Misanthrope va encore plus loin. Le plus fondamental groupe du metal extrême français a décidé de retravailler certaines de ses premières chansons, pour en faire un album inédit. Ou comment reprendre les chapitres de plusieurs livres pour créer une nouvelle histoire.
On pourra se dire que c’est du marketing, que c’est pour cacher une absence de créativité. Mais non, le résultat le prouve : l’album possède une cohérence complète.
Pour ce faire, SAS de l’Argilière et les siens ont notamment traduit en français certaines de leurs premières chansons, alors écrites in English. Et de s’apercevoir que si le metal, c’est en anglais, Misanthrope c’est comme Poquelin, c’est en français que ça sonne les meilleurs quatrains !
Le groupe a aussi retrouvé un inédit de ses débuts. Une chanson intitulée L’héritage de la peste. Et comment dire ? En 2022, après la pandémie mondiale, le texte retrouve une actualité hallucinante. « Repères aux évolutions brisées, retardement et dérèglement primitifs, dernières espérances des chétifs, Mère Nature, par le Virus capitule ».
C’est l’occasion de dresser un parallèle avec certain chanteur français (initials B.B, mais pas Brigitte Bardot, puisque c’est UN chanteur). A l’oreille, on ne comprend pas plus les textes de Misanthrope que les siens. Mais chez Misanthrope c’est un choix, comme pour rendre difficile l’accès à des textes d’un certain niveau littéraire. Alors qu’en face… ben en face c’est juste un réel souci d’élocution.
Misanthrope fait aussi honneur à son rang de héros du metal extrême français, mais qui n’a jamais choisi sa chapelle. Passant du death au black, jusqu’au doom sur sa relecture de 1666 Théâtre Bizarre, où la voix claire de Philippe Courtois affleure, comme s’il tentait de se défaire quelques instants de son imposant double, l’Argilière. L’histoire est donc relancée, plus que jamais. En attendant le nouveau Argile…
Le site officiel du groupe ici
Et Misanthrope sur Myskeuds, c’est là