John Cale est de retour, à plus de 80 ans. John Cale est de retour, 11 ans après son dernier album inédit (Shifty Adventures in Nookie wood).
John Cale est de retour.
John Cale.
Et il livre sur Mercy un disque de John Cale. Soit un album sur lequel tout peut arriver. Sur lequel on peut tout attendre et son contraire.
Et c’est le versant le plus expérimental de son oeuvre qui s’ouvre à nouveau. Dès la chanson titre, longue de 7 minutes. Sur laquelle est posée ce qui fera la beauté de l’album : un ensemble de collages, sur lesquels la voix du maître se promène, tantôt de face, tantôt de façon plus éthérée.
John Cale semble revisiter sa grande oeuvre, riche de plusieurs dizaines d’albums en tous genres. Musique synthétique, cordes (quoi de plus naturel pour ce maître de l’alto), Cale convoque d’abord le son. Puis l’émotion. Car Mercy, dans son ensemble, est une course aux émotions impressionnistes. Pas ici de chanson « facile » à siffloter dans la rue. Mais des paroles fortes, à l’image de Mercy. Une chanson dans laquelle Cale cherche l’absolution. Pas tant pour lui que pour nous tous, constat amer et funeste.
Marylin Monroe’s legs qui suit est certainement la pièce la plus importante du disque. Le genre de morceau dont la complexité peut mettre à l’amende jusqu’à un Radiohead ou un Trent Reznor. Ou à ressusciter Scott Walker. On y revisiterait presque Low de David Bowie et Brian Eno ou le Drift de Walker.
John Cale est considéré comme l’un des génies de la musique. Comme un défricheur, un explorateur, un savant pas si fou. Et il le prouve pendant plus d’une heure.
Le gospel réarrangé new wave d’un Story of blood le dispute à l’aérien Everlasting days. Pendant que les autres chansons voltigent dans une danse folle. Everlasting days, qui reprend un arrangement de Video killed the radio star (Buggles).
La musique de John Cale est plus interlope que jamais. Crépusculaire, mais pas sépulcrale. Sombre et belle. Recherchée et émotionnelle au possible.
Celui qui a accompagné LaMonte Young et John Cage, maîtres de la musique contemporaine. Celui qui a été l’architecte sonore du Velvet Underground. Celui qui a préfiguré le punk, le gothic. Celui qui a signé une oeuvre néo classique sublime (Words for the dying). Celui qui a même produit un disque pour Lio. Celui qui reste le plus avant gardiste des musiciens. John Cale est de retour. Et qu’est-ce que ça fait du bien !
Le site officiel de John Cale ici
Et John Cale est évoqué là sur Myskeuds, notamment pour sa reprise de Hallelujah. Voici où il l’a proposée pour la première fois.
Comment on “John Cale – Mercy (art rock)”