Depuis son fantastique travail sur Black Star, l’ultime album de David Bowie, Donny Mc Caslin n’en finit plus d’étonner. Comme si cette rencontre avec l’un des plus grands créateurs du rock lui avait ouvert de nouvelles perspectives musicales. Dès l’ouverture d’I want more (Stria), on découvre un album dans lequel le jazz est très présent, mais comme un fil rouge, ou un prétexte. A quoi ? A une exploration musicale, qui nous ramène dans les cheesy jazz pop 80s. Dans un mode parallèle, lynchien (Fly my space ship, pas loin d’un Sun Ra). Dans un after, à 5 heures du matin, quand nuit et jour font un bilan des heures passées (Hold me tight).
La force de Donny Mc Caslin est justement là. Jazz jusqu’au bout du souffle, il n’en est pas moins amoureux du rock, de la pop, de l’expérimentation. Et prend son travail avec Bowie comme une invitation à faire comme ce dernier : casser les codes. Briser les frontières musicales. N’en garder que le plaisir le plus absolu. Celui du jeu. Celui de la mélodie. Et celui, surtout du son. Body Blow pourrait avoir été créé par Squarepusher qu’on le croirait !
I want more est un album faussement difficile d’accès. Il le sera certainement pour le « jazzeux » très classique dans son approche du jeu. Peut-être aussi pour l’oreille qui déteste le jazz. Mais ressemblera à un joli moment pour le fan de jazzcore, tendance John Zorn. Et surtout, comme un pur moment de bonheur musical pour qui ne considère pas la musique comme simplement de la pop couplet/refrain et ligne mélodique répétitive.
Il y a ici tant d’inventions, de trouvailles, de fausses pistes que I want more devient un vrai jeu de piste. Où l’électronique analogique prend toute sa place. Comme pour mieux briser ce rêve d’un retour à la musique des 80s. Pour n’en prendre ici qu’une écume amère et salée. Et la malaxer, la violenter jusqu’à une forme de jouissance sonore. Magique.
Le site officiel de Donny McCaslin ici
L’artiste est déjà présent sur Myskeuds