Et si The Algorithm était l’un des tout meilleurs albums de Filter ? Alors, non, il n’aura jamais l’aura de Short bus, qui célèbre d’ailleurs ses 30 ans en 2023. Mais ce nouveau méfait de Richard Patrick s’inscrit clairement dans la lignée de ce Short Bus et de son Title of record d’album suivant. Gommant presque tout ce que le groupe a pu proposer ensuite, à partir de The Amalgamut.
On retrouve sur The Algorithm tout ce qui a fait le charme de Filter : musique martiale empruntant au rock alternatif, au metal et à l’indus. Production millimétrée. Et la voix de Richard Patrick qui plane, apportant une saine dissonance, par moments, avec la musique.
Surtout, ça faisait longtemps que Filter n’avait pas réussi une telle harmonie entre les machines et les instruments rock traditionnels.
Le résultat : 11 chansons très variées, clairement faites autant pour le live que pour des remixes (Up against the wall, For the beaten, furieusement indus).
Et l’on revient à la comparaison avec les deux premiers albums sur Burn out the sun. Où Filter renoue avec succès avec la power ballad. Comme celle qui lui avait valu tant de succès au milieu des 90s (Take my picture). Une ballade qui montre le talent de songwriter de Richard Patrick, et dont la place, en avant dernier sur l’album, offre un beau et doux moment de répit. Avant cette conclusion en mode rock électro acoustique douce-amère sur Command Z.
Filter semble avoir réalisé ici un saut dans le temps, comme pour tenter de prouver que la musique peut apporter une forme de jeunesse éternelle.