Le groupe américain a publié il y a quelques semaines son onzième album, le troisième depuis sa reformation en 2017. Un Ten small fractures qui poursuit une œuvre où la douceur du propos musical couvre toujours des thèmes récurrents comme l’eros et le thanatos. Classé un temps dans le mouvement gothique, à ses débuts, Human Drama n’a jamais véritablement quitté ce giron. Dès les premières notes de piano de I bleed for you, on est en territoire connu. Une ombre gothique plane effectivement au-dessus de cet album, dont le piano est une nouvelle fois l’élément central. Avec la voix et la diction si particulière, chantée et surtout interprétée, comme un rôle, par Johnny Indovina.
Du rock, il reste surtout l’esprit, tant les instruments traditionnels du genre sont en retrait, voire absents. Mais les compositions, piano ou violon, demeurent totalement rock dans l’esprit. On y retrouve aussi, parfois, l’esprit de quelques grands noms. Comment ne pas penser à Jethro Tull sur Death of an angel ? Ou à Alice Cooper, qui se serait mis à une instrumentation plus acoustique.
Car, oui, on est sur ces terres où le rock devient un véritable art. Où la théatralité de l’interprétation, légère mais réelle, donne une vie toute particulière aux chansons. Comme un salutaire contrepied à ces trop nombreux « interprètes » qui se contentent d’ânonner sans la moindre émotion des paroles absconses.
Ici, Ten small fractures s’écoute comme on lirait un recueil de nouvelles. C’est la principale force d’un album magique en tous points. Comme pour rappeler que, hors des sentiers battus des radios mainstream, Human Drama réussit depuis quelques années un retour artistiquement passionnant.
Le site officiel de Human Drama ici
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