Imaginez cette scène dystopique : au moment d’entrer en studio pour enregistrer Violator, Martin Gore appelle David Bowie, et lui propose de remplacer Dave Gahan au chant. En lui précisant bien qu’il veut le Bowie de « Heroes », celui à la voix de baryton, totalement post punk avant l’heure.
Imaginez cette scène, et vous aurez un rapide aperçu de ce qui vous attend sur Accelerated. Où Fotocrime pousse encore un peu plus loin son curseur dark. Le groupe, sur son disque précédent, semblait sortir tout droit de la Sisters Of Mercy School of Music. Et, évidemment les héros britanniques du rock gothique sont toujours une influence majeure des Américains. Mais Bowie et Depeche Mode s’y sont, cette fois, sévèrement ajoutés.
Attention, cependant, à ne pas croire que Fotocrime n’est qu’un copycat ou un succédané des artistes précités. Ce serait faire un triste raccourci. Car la musique du groupe lui est vraiment propre. Et place Fotocrime parmi les rares groupes/artistes qui pourront véritablement émerger de cette scène revival post punk. Comment ? Par la qualité de leurs compositions (I still need you here, au hasard). Par la qualité de l’interprétation (l’entame de On the edge of the light, par exemple).
Fotocrime était une sorte d’incongruité. Un groupe proposant un mélange darkwave/ post-punk dans le Kentucky, là où le southern rock est roi. Mais Fotocrime persiste et signe dans sa singularité actuelle, tout en proposant un album très riche et beau.
Le site officiel de Fotocrime
Le précédent album à retrouver ici