Miss Chelsea Wolfe, c’est une carrière de plus de 15 ans, à explorer toutes les formes de violence, et surtout, à l’instar de quelques autres artistes de tous styles, à démocratiser le metal extrême en le malaxant, le transformant, l’adaptant à d’autres musiques. En n’en gardant que ses deux éléments essentiels : la violence et la tristesse.
L’artiste se situe, elle, dans la lignée des grandes auteures-compositrices-interprètes que sont – chacune dans son genre – Kate Bush, Bjork, Patti Smith, Amanda Palmer ou Jarboe. Pas de concessions, mais beaucoup de confessions, à travers ses mots et ses maux.
Birth of violence est, malgré son titre, l’album musicalement le moins « violent » de Chelsea Wolffe. Il n’en demeure pas moins sombre au possible, les modulations de voix de l’interprète en faisant une conteuse vénéneuse et hypnotique (When anger turns to honey), convoquant aussi bien instruments qu’électro. L’ensemble propose une musique qui nous envole vers quelque chose d’ésotérique. Ecouter Birth of violence offre une expérience qui va au-delà de simples chansons. Où l’on se dit que la violence contenue est peut-être plus intense encore qu’une violence trop vite exposée.
Birth of violence semble être à la fois l’album le plus intimiste dans sa forme et le plus facile d’accès à l’univers sombre et mélancolique de Chelsea Wolfe. Il la fait surtout entrer de plain pied dans la cour des très grandes dames de la musique.