La musique d’Igorrr est ce qu’il y a de plus incomparable.
Alors, histoire de s’amuser, on va… comparer.
Tout d’abord, sur l’inspiration : prenez l’intégralité de la production de U2, Coldplay, David Guetta et Kanyé West depuis le début du siècle. Vous aurez dans un seul morceau d’Igorrr plus de richesse musicale que dans tout cet ensemble.
Ensuite, sur l’idée musicale qui traverse ce nouvel album. Là, c’est un peu plus compliqué : imaginez Mike Patton (celui de Fantomas plus que de Faith No More) diriger une jam à laquelle il inviterait la mezzo-soprano Cecilia Bartoli à partager le micro avec lui, accompagnés à la batterie par Dave Lombardo (Slayer, Dead Cross avec… Patton !) et aux platines par Richard D. James (Aphex Twin) avec pour seul mot d’ordre un balayage du baroque au haut rock. Et là, vous aurez une idée lointaine de la folie et du génie musicaux de ce quatuor français.
Spirituality & Distorsion ne se démarque pas véritablement des deux albums précédents, mais creuse plus finement qu’eux le sillon déjà proposé depuis quelques années. Soit une musique où violence et beauté se bagarrent, s’aiment, s’enlacent, se repoussent. Une musique dans laquelle chaque proposition va suffisamment loin pour qu’on y prête attention, avant que le groupe ne prenne le contre-pied inattendu.
En « bons Français » qu’ils sont les 4 d’Igorrr proposent aussi sur ce nouvel album un hommage au patrimoine musical national, à travers l’étonnant morceau de death-musette fort justement intitulé « Musette Maximum« .
Spritituality & Distorsion est une nouvelle occasion pour Igorrr de marquer sa singularité dans les émotions (cette émotion quasi mystique du chant féminin, sur Downgrade Desert ou Follow Tree). Igorrr se place plus que jamais comme un groupe incontournable, comme une nouvelle forme de musique tout court.