Il y a plusieurs catégories de musiciens. Parmi elles, les artistes pour qui le son est une quête perpétuelle, un voyage infini. Brendan Perry appartient définitivement à cette frange, rare, trop rare, de la musique. Que ce soit au sein de Dead Can Dance ou dans ses travaux en solo, le musicien britannique n’a jamais cessé de rechercher le son et les instruments du monde, pour les utiliser au service d’une fusion inédite entre le rock, la pop et les musiques du monde.
Songs of Disenchantment: Music from the Greek Underground Review est son troisième album solo, le premier depuis dix ans. Et une nouvelle fois, c’est une invitation à un voyage spirituel, dans lequel le son convoque l’image, l’imaginaire, l’onirisme. Brendan Perry a souhaité ici réhabiliter, faire connaître un style musical des années 20, celles du XXe siècle, le rebetiko. Originaire de Grèce, ce style mélancolique correspond parfaitement à la voix de l’interprète et le mélange d’instrumentations méditerranéennes, de tablatures hellènes et d’un chant en anglais font mouche.
Il y a quelque chose de sacré dans la musique de Brendan Perry. Ca tombe bien, c’est la même chose pour la musique grecque. Et Songs of Disenchantment: Music from the Greek Underground Review nous offre un panorama certes plus tout à fait conforme avec le rebetiko de l’époque, mais un panorama tout de même rare et d’une poésie absolue. Gipsy Girl, In the City’s hammam, You were barefoot et l’ensemble des 10 titres de ce disque (dont O Memetis, interprété en grec) sont une invitation à la beauté, au voyage immobile, à l’introspection et au calme qu’on ne peut refuser.
Il n’y a pas pour le moment de vidéo extraite de cet album. Mais pas question de se laisser aller, voici un clip extrait du dernier album de Dead Can Dance, Dionysus.