On avait laissé Ben Kweller après ses deux premiers albums, mêlant folk et indie sous très grosse perfusion Beatlesienne. On le retrouve aujourd’hui (après avoir au passage manqué trois autres albums et un live), pour ce Circuit Boredom. Et le propos est bien différent, mais toujours aussi intéressant. Le garçon approche les 20 ans de carrière (Sha Sha, son premier album date de 2002) et a enrichi de façon assez considérable sa culture musicale, en même temps qu’il a quelque peu durci son instrumentation, son jeu quoi (c’est Aimé Jacquet, qui ayant écouté ses débuts lui a conseillé de muscler son jeu. Bon, OK celle-ci est nulle et pathétique. Mais elle sera coupée avant publication. Ou pas, puisque toi, lecteur, tu la subis).
Ceci dit, on s’aperçoit qu’il aura fallu 9 ans à Ben Kweller pour revenir à la musique et nous proposer ce très très bon Circuit Boredom. Rock, pop et électro s’y baladent – chacun apportant son écot au résultat final – un peu à la manière d’un Dani Bejar (Destroyer). Et surtout, de son éducation McCartney/Lennon/Harrison, Ben Kweller a conservé un savoir-faire tout particulier en matière de mélodies qui touchent immédiatement et qu’on se met à siffloter presque par coeur avant même que la chanson ne soit finie.
Plus rock, mais toujours avec cette douceur affleurante (l’émouvante Just for Kids), Ben Kweller se pose comme un excellent songwriter, semblant enfin affirmer pleinement sa personnalité musicale.
Circuit Boredom se pose comme l’un des disques qu’on risque de beaucoup écouter cette année, lecteur mp3 en poche, en se baladant… quand les différents confinements ne l’empêcheront pas.
