Dale Crover, le nom ne vous dit peut-être pas grand chose. Et pourtant, ce garçon a été le batteur de Nirvana avant Dave Grohl. Il est aussi, depuis bientôt 40 ans le batteur des Melvins, groupe dont Cobain était plus que fan.
Hors ses nombreuses collaborations, notre homme publie avec Rat-A-Tat-Tat son deuxième album solo. Une intro batterie foutraque cache bien le reste : un disque de pur rock stoner et psychédélique, qui invite autant à la fête qu’à une forme d’introspection « augmentée », dirons-nous.
Il y a chez Dale Crover, comme dans tout le travail des Melvins, cette influence sabbathienne en diable, comme si le groupe avait pu être finalement le filtre entre les riffs lourds de Tony Iommy et la déferlante grunge dont ils sont souvent considérés comme les parrains, tout du moins les précurseurs.
Il y a sur Rat-A-Tat-Tat des bons gros tubes rock en devenir (I can’t help you there, Tougher, ou l’ultra pop 70s Shark like overbite) et quelques « douceurs » expérimentales et barrées (Stumbler, où Marilyn Manson qui aurait tenté de reprendre, bourré comme un coing, une chanson oubliée du Blackstar de Bowie pour un film gonzo de David Lynch, et plus encore Supine is how I found him, délire instru sous psychotrope pakistanais ou indien).
Rat-A-Tat-Tat est un disque plus que réjouissant car se foutant totalement des codes et de ce qui doit fonctionner ou non pour être radio-friendly en 2021. Mais ne proposant que ce qui passe par le cerveau génialement embrumé de son auteur !