C’est un Hallelujah psalmodié qui ouvre – sur fond de collage de sons- The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy, et plus précisément Expanding the Head of Zed, premier titre de l’album.
Le retour de Rob Zombie – sur disque – met fin à une attente de 5 ans tout de même, soit la plus importante dans la carrière de l’artiste, entamée en solo en 1998.
Mais la rage est toujours là, les ambiances futurs-horrifiques aussi, et c’est bien l’essentiel. Rob Zombie poursuit son Grand Oeuvre sans se soucier du temps qui passe et des modes qui font et défont la musique. Son truc à lui, c’est un bon gros rock qui tâche, des ambiances psychédélico-science fiction – indus et du gros son. Et c’est ce mélange, ce cocktail qui est une nouvelle fois servi sur The Lunar Injection Kool Aid Eclipse Conspiracy, mais parfaitement dosé. Ce qui fait la différence entre un énième album de rock ou metal indus (de plus en plus fades à force d’être dilués et repompés) et un très bon disque du genre. On a autant envie de pogoter que de danser sur une chanson comme The Triumph of King Freak. On a toujours aussi envie de headbanger que de hurler à en cracher ses poumons sur The Ballad of Sleazy rider (et son break faussement gospel).
Rob Zombie est autant chanteur que réalisateur, et l’ambiance glauque créée ici une nouvelle fois se rapproche de son méticuleux travail sur ses films : tout doit être à sa juste place. S’il y a une bonne chanson, mais sans une ambiance générale, elle tombera à plat. Alors qu’une chanson parfois un peu plus moyenne verra sa valeur rehaussée par l’ensemble et la cohérence du disque.
Sans nostalgie, sans rétro-futurisme ou autre idée incongrue, Rob Zombie pose une nouvelle pierre au très bel édifice qu’il a commencé dès White Zombie à bâtir dans le pays du rock indus.