Le trio américain avait frappé très fort l’an dernier avec Dead Star. Il élève encore la barre avec The burden of restlenssness. D’une version stoner de Tool, King Buffalo trace encore plus avant ce chemin pour trouver un territoire musical qui lui est désormais propre. Si les rythmiques font encore penser parfois au groupe de Maynard Keenan (Burning), c’est pour mieux se les approprier et même parfois s’approcher de ce que Nine Inch Nails a pu proposer de moins indus (Locust). C’est finalement une approche plus rock des deux groupes précités, un cousinage plus qu’une influence totale. Mais cette familiarité rend les chansons et le psychédélisme de King Buffalo encore plus prégnants. On y retrouve aussi cette lenteur propre au stoner ou au doom, depuis que Black Sabbath en a posé les bases au siècle dernier.
Mais trêve de comparaisons, la musique de King Buffalo existe avant tout par elle-même, lourde, hypnotique, épique et terriblement mélodique. Il y a ici quelque chose qui tient avant tout de l’expérience. Cette musique ne s’entend pas, juste en fond sonore, non. Elle s’écoute, consciencieusement. Elle se vit. Elle s’apprécie. Comme un bon film de David Lynch dont les chansons serviraient sans la moindre difficulté de superbe écrin sonore (Gritter, inquiétante au possible).
The Burden of restlessness sonne comme la suite logique et parfaite de Dead Star. Il faut écouter les deux albums à la suite pour comprendre encore mieux cet univers si particulier qu’a créé King Buffalo. Une chose plus que rarissime aujourd’hui à l’heure d’un formatage si important et généralisé de la musique.
