Bill Fisher est le leader du groupe psychédélique Church of the Cosmic Skull. A côté, le voici qui publie son deuxième album solo. Lequel débute par un gospel assez ahurissant (In the morning) que n’aurait pas renié Marc Cohn, auteur du mythique Walking in Memphis. Il y a cette voix ample, ce piano pour la mélodie, accompagné d’un orgue pour l’ambiance et un choeur qui intervient juste quand il faut pour le surplus d’émotion. Et chacune des 10 chansons pourrait ainsi faire l’objet d’une exégèse, tant tout ici est beau. Simplement beau. Et intemporel. C’est peut-être d’ailleurs le plus beau compliment à faire à ce disque : on ne sait pas s’il date bien de 2021 ou s’il a été « retrouvé » dans des cartons datant d’il y a 20 ou 30 ans. La production claire aide évidemment à comprendre qu’on a à faire à quelque chose d’actuel. Mais le propos général, la chaleur ressentie à l’écoute de l’album et l’absence de tout cynisme dans son propos laisse croire à un monde parallèle, une faille temporelle dans laquelle se serait glissé Bill Fisher.
On tient là l’un des plus beaux albums de l’année. Simplement. Même si par moments on se prend à espérer qu’une bonne grosse guitare va venir péter l’ensemble, lui conférer une aura plus rock, un peu plus dark. Mais finalement, l’ensemble est tellement bien agencé, avec une influence jazz présente sans être au centre du propos, qu’on remercie Bill Fisher de n’avoir pas cédé aux cordes, leur préférant jusqu’au bout le piano.

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