Difficile de ne pas évoquer David Bowie ou John Lennon quand on aborde le sujet Earl Slick, tant il aura été l’accompagnateur, le magnificateur (néologisme) de leurs chansons. Et évidemment, l’ombre de Bowie, notamment, plane sur l’un ou l’autre arrangement (Black, qu’on imaginerait sortie des sessions de Black Star, le piano de J.W.L.). Mais ne résumer Earl Slick qu’au « guitariste de feu David Bowie » serait une erreur absolue.
Sur Fist full of devils, on sent surtout un amoureux et un exégète du rock en roue libre, laissant toute sa belle folie et sa culture du genre se développer dans ces 11 morceaux instrumentaux saisissants. Les ambiances créées tiennent du quasi mystique pour qui aime ce que le rock a de plus fondamental, de plus brut, de plus profond.
Finalement, la musique d’Earl Slick est plus inspirée par les ambiances urbaines qu’autre chose. Blues, rock, on peut la nommer comme on souhaite, c’est avant tout une musique du coeur et de l’âme qui est ici interprétée, avec une sincérité confondante. Ne nous y trompons pas, Earl Slick est avant tout un très grand technicien, et c’est cette technique qu’il réussit à mettre au profit de l’émotion. Sa guitare n’en demeure plus guitare mais devient voix.

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