C’est la première fois depuis qu’il a lancé Wovenhand que David Eugene Edwards prend autant de temps entre deux albums : 6 ans ! Un temps qui lui aura permis au songwriter américain d’emmagasiner rage et fougue. Pour revenir avec ce Silver Sash encore plus sombre que son travail réalisé jusqu’à présent.
Si l’artiste est catalogué depuis ses débuts en country alternative, clairement depuis quelques albums il a sombré dans la musique dark folk, à l’image d’un King Dude. Et Silver Sash confirme cette ténébreuse tendance, mêlée à un bruitisme hardcore que n’aurait pas renié Hüsker Dü (Omaha, Dead Dead Beat).
Silver Sash est un album tendu, urgent, puissant, parfois même maléfique et vénéneux. Comme si Wovenhand éructait sa rage, tout en faisant sentir qu’il réussit à la contenir ne serait-ce qu’un peu. L’arpège country qui introduit l’album sur Tempel Timber fait le job, jusqu’à ce que la batterie nous fasse plonger dans un monde froid, pyschédélique et chamanique. Car, oui, c’est une forme de chamanisme électrique qui parcourt à nouveau la musique de Wovenhand.
Pourtant, rien ici n’est marasme. Au contraire, l’esprit country plane toujours, mais d’un peu plus loin. D’un peu plus haut aussi, pour élever la musique vers l’âme (Duat Hawk, l’un des moments très forts de l’album avec 8 of 9).
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http://myskeuds.eu/index.php/2020/04/03/king-dude-full-virgo-moon-folk/