A l’écoute de ce nouvel album de Tom Chaplin, deux constats s’imposent. Un : sa voix, seule, n’assurait pas la magie de Keane. C’était bien l’addition de trois talents qui a fait le succès du groupe. Deux : sa voix, seule, est tout de même magique. Surtout quand, accompagnée d’un seul piano, elle part dans ces aigus si sensibles, comme si Art Garfunkel chantait du Elton John.
Car, oui, à l’instar du chanteur américain, la voix de Tom Chaplin possède une fragilité particulière. Une sensibilité rarement atteinte par un chanteur. Une douleur ou un espoir, selon les chansons, mais une voie claire vers un ailleurs musical.
L’une des richesses de Midpoint est que l’album peut aussi bien s’entendre, en fond musical, que s’écouter, pleinement. Tout ici est dans la nuance. Comme un disque impressionniste, d’une certaine façon.
Sens mélodique, interprétation tout en sensibilité (Rise and fall), arrangements aussi efficaces que discrets, Midpoint est un exemple de pop mélancolique. C’est surtout un album à la simplicité de façade, mais dont on découvre petit à petit, à chaque nouvelle écoute, la richesse assez ahurissante (Black Hole, It’s over). Sur le fond, c’est l’équivalent du fameux « check up » médical de la quarantaine, pour le chanteur britannique. Une sorte de bilan à date, à ce qu’il estime plus ou moins être la moitié de sa vie. Un constat sur lui, sur ce qui l’entoure. Sur nous, aussi.
Surtout, Midpoint est une oasis d’espoir pour la pop. Car oui, le genre peut encore exister en lettres d’or. Et ne pas se contenter trop souvent de disques plus fades qu’une galette de tofu…
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