Il est saisissant, avec le recul des ans, de constater à quel point deux groupes ont tout particulièrement révolutionné la musique dans les années 90. Tool et Alice In Chains, puisqu’il s’agit d’eux, n’étaient pas les plus en avant à l’époque. Nirvana, Soundgarden, Smashing Pumpkins, Nine Inch Nails les devançaient toujours un peu, que ce soit dans les Charts, les médias ou le coeur des fans. Mais force est de constater, 25 ans plus tard que ce sont Tool et Alice In Chains (bon, et quand même aussi grandement Nine Inch Nails, sauf ici) qui demeurent des influences majeures. Et peut être aussi un peu (ici) Kyuss.
Parce que la musique du groupe belge Psychonaut se situe au centre d’un triangle des Bermudes dont les angles isocèles seraient ces trois groupes. Au-dessus desquels flotterait le fameux death metal mélodique de la scène de Göteborg (tiens, encore les 90s !). Et l’on pourrait presque ajouter l’inspiration de l’inclassable Moondog pour la pochette. Ce qui serait, peut-être, aller un peu trop loin. Mais sait-on jamais…
Ici, nous avons du bruit, du chant grawlé, du chant chanté. Nous avons de la mélodie, de la rythmique puissante et chirurgicale. Sans oublier une recherche mélodique. Et des doubles-voix, par moments.
L’introductif A Storm approaching est une claque, ainsi qu’un cousinage avec les Français Los Disidentes Del Sucio Motel. Soient des groupes qui se revendiqueront plus volontiers du rock que du metal. Mais en acceptant tout de même le terme metal avec gourmandise.
La touche Tool, on la retrouve dans ce son et ce jeu de batterie (l’intro de Age of separation en est l’exemple le plus frappant). Et dans l’approche progressive, avec des morceaux allant jusqu’à plus de 12mn (Towards the edge, en conclusion de l’album). Une approche conduisant Psychonaut à multiplier les plaisirs entre lourdeur absolue et mélodies en économies de notes (Hope, la chanson la plus « calme », la plus atmosphérique en tous cas de l’album).
Le groupe belge fait aussi honneur à une tradition musicale alternative de son pays. Avec ce « petit plus » que trop peu de groupes français ont réussi à cerner pour briser le plafond de verre du rock à l’international.
Le site du groupe ici
Puisqu’on parlait d’Alice In Chains