En droit, on pourrait appeler ça un dolus bonus. Cet album de Jaye Jayle, alias Evan Paterson, nous a été présenté comme folk. Ouais… à l’écoute, on sent un truc folk dans l’ambiance. C’est certain. Mais musicalement, ça lorgne plus vers des musiques plus lourdes, plus pesantes. Un peu vers les travaux solo des membres de Neurosis.
Alors, dolus bonus, parce qu’il y a ici ce que les Suisses appellent « être déçu en bien ». Passé la surprise d’une folk pas si folk, on se retrouve avec un album vraiment très bon. Et là, y’a pas de débats, pas même le début d’un sourcillement.
Laissant le mathcore de Young Widows, où il officie comme guitariste, Evan Paterson s’en est allé suivre les traces d’un Justin Broadrick, sur son projet Jesu. Soit une musique où la ligne mélodique légère et le chant clair le partagent avec une ambiance lourde, pesante à souhait, comme un shoegaze poussé très loin.
Il faut surtout très bien écouter toutes les strates sonores pour s’apercevoir de la richesse de Don’t Let Your Love Live Get You Dow. Comme sur la ténébreuse The party of redemption. Gothique à souhait, dark comme on n’en fait plus beaucoup, la chanson navigue entre douceur et pesanteur.
Plus folk, ou dark folk à la King Dude, Black diamonds & bad apples se promène dans un genre western post-apocaliptique que ne renieraient pas Ascension of the Watchers.
Enfin, si les lignes précédentes n’ont pas su vous convaincre, sachez que Jaye Jayle s’est offert un trio (When whe are dogs) avec le roi de l’alternative folk, Bonnie Prince Billy. Accompagné ici par Patrick Shiroishi, dont le saxo lancinant plane en fantôme au-dessus de la chanson.
Le site officiel de Jaye Jayle
La dark folk, on aime chez Myskeuds