Les lecteurs attentifs de Myskeuds le savent : ici on aime beaucoup le travail sombre, sournois et vénéneux de King Dude. Après un album de reprises assez étonnant (on ne l’attendait pas sur des covers d’ABBA ou de George Harrison), le voici de retour avec Der Blutharsch and the Infinite Church of the Leading Hand, one man band autrichien. Pour conter à nouveau des histoires sombres, imaginer et surtout imager des westerns apocalyptiques, dans lesquels Clint Eastwood viendrait rendre gorge avec un Colt Macy 1851, sous un ciel d’orage, dans une ville perdue dominée par un gourou fou.
C’est ce genre d’ambiance que vous retrouverez sur ce disque de dark folk sur lequel la voix de King Dude n’a jamais sonné aussi profonde, rappelant par moments le regretté Mark Lanegan. Les instrumentations de Der Blutharsch and the Infinite Church of the Leading Hand rappelleront aussi quelques uns des meilleurs moments des Sisters Of Mercy (All I see is you).
Black Rider on the storm est un album qui s’écoute comme on lirait un livre. En étant pleinement concentré, en faisant l’effort de l’écoute sans rien laisser nous perturber. C’est un disque exigeant, cinématographique, qui invite l’imaginaire à s’éveiller, dans quelque plaine du Montana ou du Nouveau Mexique. Dans quelque lieu reculé où le Mal s’est retranché, luttant contre le Bien comme il le peut, dans un combat finalement pas si inégal qu’il en a l’air. Plus encore que sur ses précédents albums, King Dude réinvente à sa sauce le western gothique.