Une partie de la scène indus est entrain de se mordre la queue, très clairement. Cette scène qui se contente de maquiller un rock ou un metal alternatifs déjà peu inspirés, avec une instrumentation électronique.
Et puis, il y a une scène qui revient aux basiques du truc : la violence, la hargne, voire la haine. Comme au temps où ce metal indus est né, tel une nouvelle branche du punk et du hardcore.
C’est dans cette direction que va Jaaw, supergroupe mené par Andy Cairns (Therapy?) et accueillant des membres de groupes aussi éloignés que Mugstar, Dead Pedals ou Squarepusher. Pour créer une musique froide, désincarnée, violente, sans le moindre temps mort. Une musique post-apocalyptique, pour résumer.
Supercluster est une immense série d’uppercuts et de directs qu’on se prend dans les oreilles. Une agression permanente, les potards sur 14. Cet album sous tension recèle quelques merveilles industrielles. Comme Reality Crash, sur lequel Killing Joke aurait été remixé par Justin Broadrick. Ou comme Hellbent on happiness, véritable hymne d’un ultime Halloween avant de verser vers le côté mort de la vie. Ouais, ça veut tout dire et rien dire, ça. Si ce n’est que ce morceau résume parfaitement l’esprit de Jaaw sur cet album d’une touffeur assez écrasante.
Pour tout dire, depuis The Berzerker ou City (Stripping Young Lad), on n’avait pas entendu, ici, quelque chose d’aussi intense. Même un Godflesh, pourtant maître-étalon du genre, n’est pas loin d’être mis à l’amende !
Hâte de voir Jaaw sur scène. Car la matière première qu’est Supercluster laisse imaginer un spectacle dantesque. A tout le moins.
Le BandCamp officiel de Jaaw ici
Et puisqu’on parle de Therapy?