Peu d’artistes peuvent se vanter d’avoir une carrière sans la moindre fausse note. Sans le plus petit accroc, l’album de trop, l’album moins bon. Sivert Høyem fait partie de ce panthéon rare. Le chanteur norvégien affine son art, disque après disque. Après le retour remarqué de son groupe, Madrugada, en 2022, Sivert Høyem sort ce On an Island qui touche au sublime. Ici, la musique est au service d’une voix qui rappellera la profondeur d’un Nick Cave ou d’un Leonard Cohen. Une musique qui se veut précieuse : pas de notes en trop, des ambiances crépusculaires. De ce soleil qui brille d’une lueur différente quand viennent les nuits blanches nordiques.
La chanson titre ouvre l’album, débutant comme une prière païenne. Elle donne le ton d’un album à la mélancolie une nouvelle fois si présente et belle. Sivert Høyem parvient à toucher à la fois le coeur et l’âme. La simplicité apparente des chansons est une force : on sent ici la sincérité du propos et de l’engagement de l’artiste, à la fois dans ses textes et sa musique. Il n’interprète pas, il est ses chansons. Ce qui fait toute la différence avec nombre de produits musicaux d’origine inconnue, qui pullulent aujourd’hui sur Spotify ou Deezer et autres applications de musique en ligne.
Et puis il y a le clin d’oeil (volontaire ?) à Massive Attack. Sur l’intro de The Rust, comme un faux air de Teadrops. Petit sourire, doux et nostalgique.
La publication d’On an island est aussi l’occasion de rappeler à quel point la scène norvégienne est foisonnante, riche. Sans aller jusqu’à sa scène black metal, connue pour différentes raisons, il y a dans ce pays scandinave une richesse assez incroyable. Madugada, bien sûr, mais aussi Ulver, Torgeir Waldemar, Ane Brun et tant d’autres, à découvrir ou redécouvrir !
Sivert Høyem pourrait, à ce titre, être qualifié d’artisan. Voire même, comme ont dit en France, de MOF, Meilleur Ouvrier. Mais pas de France. De Norvège, dans son cas.
Le site officiel de Sivert Høyem
Retour sur le dernier album de Madrugada