C’est le disque sale du mois, voire de l’année. Un disque malsain, vénéneux, presque épuisant. Mais tellement hypnotique.
L’intro Dead lost ouvre le chemin vers une cave où règne l’horreur. Suivie de ce So Depleted sur lequel la voix de Chris Reject balance sa haine et sa colère. Un exercice que notre homme tient jusqu’au bout de l’album. Autour de lui, les instruments créent à la fois des mélodies et une ambiance cinématographique. Comme la BO d’un nouvel épisode de Saw, par exemple.
Parce qu’il y a du Nine Inch Nails dans l’ombre. Ce Nine Inch Nails issu de The Fragile, et dans une moindre mesure des Ghosts. Et qui avait aussi, en son temps inspiré Marilyn Manson.
Paradoxalement, c’est cette voix horrifique qui apporte l’unique élément humanisant du disque. La musique, elle, est de plus en plus froide, quasi robotique, morceau après morceau.
Ecouter l’album en entier pourrait presque tenir d’une forme de masochisme. Mais, est c’est là tout le talent du groupe : on en redemande à chaque fois, grâce à des arrangements particulièrement travaillés et filous ! Impossible de ne pas taper du pied sur un Sewed Shut, parfait morceau cold wave inquiétant et torturé.
Life Cried s’inscrit dans l’une des tendances les plus intéressantes de la musique industrielle : celle qui explore à fond notre côté le plus sombre, mais sans chercher la recette-magique-pour-faire-le-hit-qui-fait-un-peu-méchant-mais-pas-trop.
Worn est un excellent disque industriel, comme il s’en fait trop peu aujourd’hui. Un album qui reprend à son compte, et avec une identité totalement avérée, les canons du genre.
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