Dès que la voix d’Andy Mclusky prononce ses premières paroles (« I want to kiss on a Bauhaus staircase »), on se sent en terrain connu. Ce timbre, associé à la musique électronique est le marqueur absolu d’OMD. Et le groupe prouve en douze morceaux qu’il est toujours là et bien là. L’occasion de se demander s’il n’est pas le dernier de cet âge d’or de la new wave, tendance new romantics. Il reste évidemment Depeche Mode, mais les gars de Basildon ont quitté ce genre new romantics depuis longtemps. Cure ? Ils ont toujours été plus sombre et plus organiquement rock. Pet Shop Boys ? Non plus.
Quant aux autres, ils ont pour la plupart disparu, au moins des radars.
Mais OMD, qui s’était mis un temps en retrait, est là et bien là. Bauhaus Staircase n’est pas un album de trop, ou un album de gars qui ne veulent pas raccrocher. Loin, très loin de là. C’est un album d’une fraîcheur assez dingue. Tout en poursuivant le chemin emprunté dès 1978 par le duo originel McClusky / Humphreys. Soit un talent de songwriting, avant tout. Et une envie de déshumaniser un tantinet leur œuvre en l’habillant d’électro. Une électro qui rappelle le meilleur de Moroder ou Vangelis (les synthés sur Anthropocene). Une électro, surtout, totalement maîtrisée et au service des chansons. Où les textes se font encore par moments engagés et politiques (Kleptocracy). Et où, parfois, les morceaux ont un parfum vintage assez délicieux (Look at you now).
OMD revisite son passé (Where we started rappelant le son du groupe à l’époque Tesla Girls). Mais pour mieux appréhender le présent. Car rien ici ne sent la naphtaline ou le « c’était mieux avant ». Mais simplement l’envie de poursuivre un chemin déjà semé de gloire de longue date. Et qui peut s’enorgueillir via Bauhaus Staircase d’une nouvelle étape particulièrement réussie.