La plus grande blague de l’histoire du metal fait son retour. Faux groupe de terroristes latinos, aux vrais noms longtemps soumis à la rumeur, Brujeria signe cette année son huitième album.
Brujeria, c’est surtout une auberge espagnole, mexicaine plutôt, dans laquelle des musiciens issus d’horizons divers venus du metal viennent s’encanailler et poser leurs avis sur les sujets qui les intéressent. Comme un bon repas entre amis.
L’unique règle, si l’on peut dire, est de sonner metal extrême. Et sur Esto es Brujeria, nous sommes une nouvelle fois servis. Après la chanson qui donne son titre à l’album, ou plutôt introduction humoristique, Brujeria balance les watts. Dès El Patron de Reventon, c’est un déluge de riffs. Puis le groupe poursuit son entreprise de destruction sonore (Estado profundo, ou le deep State : critique de la politique américaine sur fond de death / indus).
Il n’y a pas, sur Esto es Brujeria, le moindre temps mort, ni la plus petite échappatoire. Nous sommes ici en territoire profondément violent, lorgnant entre death metal et grindcore. Avec un chant hurlé ou scandé façon hardcore (Bruja encabronada). Et des guitares qui tranchent les potards, sous la menace d’une section rythmique ultra puissante.
On dit qu’il faut préparer ses blagues très sérieusement pour qu’elles réussissent. Le combo qui avait balancé une version death de la Macarena (Marijuana, sur Raza Odiada, en 1995) mérite toujours son titre de meilleure blague de l’histoire du metal. La plus longue, la plus réussie.