L’une des plus grandes prêtresses de la musique gothique, au sens large du terme, revient. Chelsea Wolfe sert sur She reaches out to she reaches out to she un album déroutant. Comme à chaque fois, pourrait-on ajouter. Sur ce déjà 11e album, elle emprunte la voie indus du mont gothique. Une voie déjà légèrement défrichée sur son dernier album, en 2019, The Birth of violence. Mais le principal changement semble être une forme de douceur rarement vue jusqu’à présent. Même si dès le 2e morceau, House of self-undoing, elle semble convoquer les Stooges de I Wanna be your dog. Mais comme pour mieux laisser planer sa voix sur une musique au tempo plus rapide.
L’ambiance est à la fois lourde et planante, et c’est ce qui fait la beauté singulière de She reaches out to she reaches out to she. Comme sur Tunnel Lights, sur lequel la chanteuse aborde l’alcoolisme qui l’a trop longtemps accompagnée. D’une façon éthérée que ne renierait pas un Portishead.
She reaches out to she reaches out to she est un album du renouveau pour Chelsea Wolfe. Jusqu’à être allée chercher le producteur Dave Sitek, connu pour la luxuriance de ses arrangements chez TV On The Radio. Et qui, ici, offre aux différentes compositions un clair-obscur qui pousse à l’intimisme le plus fort.
Chelsea Wolfe semble fendre l’armure pour la première fois sur la durée d’un album. Exercice cathartique, certainement. Mais dont le résultat appelle à une beauté froide qui le place parmi ses meilleurs disques.
Le site officiel de Chelsea Wolfe
Et son précédent album chroniqué sur Myskeuds !