C’est l’un des disques très attendus de l’année. Il sera donc abondamment commenté !
Attendu parce que Depeche Mode. Attendu, aussi, parce que c’est le premier album depuis le décès d’Andrew « Fletch » Fletcher.
Et ça commence par la chanson publiée en deuxième extrait, My Cosmos is mine. Un titre indus qui lorgne très clairement vers les derniers travaux de Gary Numan. Morceau lent. Lourd. Sombre. Parfaite introduction à ce qui va suivre.
Depeche Mode semble avoir voulu faire de Memento Mori un recueil de ce que le groupe a pu proposer depuis Speak & Spell. Une main sur les synthés, une autre sur les guitares. Un grand écart qui a toujours plus au groupe, et désormais au duo Gore/ Gahan.
Peu de titres « dansants » sur Memento Mori. Mais des moments forts. Comme Wagging Tongue, à la tension palpable. Et qui par son côté gospel/blues se rapprocherait d’un Songs of Faith & Devotion. Les références ou clins d’oeil sont d’ailleurs nombreux : Don’t say you love me, titre qui reprend le refrain de l’un des plus gros hits du groupe, Enjoy the silence. Ici, c’est une sorte de prière païenne, lente, intime. Car oui, l’intime est le mot qui convient le mieux à Memento Mori. Ou People are good, comme une suite, une mise à jour de People are people sur un fond de World in my eyes.
La mort, l’au-revoir de manière plus générale, sont d’ailleurs au centre de l’album. Vu le titre, me direz-vous…
Depeche Mode signe un album qui, à s’inspirer autant de ce que le groupe a pu produire en quarante ans de carrière, ne ressemble finalement à rien de ce que Depeche Mode a pu proposer jusqu’alors.
Clairement, Memento Mori, par son contexte particulier dans l’histoire du groupe, se posera en disque à part. Peut-être en ultime album, sait-on jamais. Ce que l’on pourrait comprendre aisément, sans forcément l’accepter. La conclusion sur Speak to me est, elle, du domaine du sublime. Nappes de synthé analogique, absence de rythmique claire (juste quelques interventions industrialisantes), voix de Gahan affectée. On imagine déjà ce que pourrait donner cette chanson en live. Voire juste en acoustique. Et pourquoi pas juste en vocal, dépouillée au possible. Une chanson qui n’aura pas vocation à devenir un hit. Mais un moment de musique. Un moment de communion entre le groupe, sa légende, son histoire et son public.
« I will disappoint you
I will let you down
I need to know
You’re here with me
Turn it all around
It’d be grateful, I’d follow you around
I’m listening, I’m here now, I’m found »
Le site officiel de Depeche Mode
Qui sont les héritiers de Depeche Mode ? L’enquête Myskeuds